Dans un coin reculé de la taverne.

Cela faisait des jours qu'Aal était assis sur cette chaise, les mains croisées sur la table et le regard fixé au mur, il avait perdu toute notion de temps. Cela ne l'affligeait pas; ce n'était qu'une des nombreuses choses qu'il avait perdu avec sa renaissance. Mais il n'était pas hom...mort-vivant à se morfondre, ce n'était pas pour déprimer ou se lamenter sur son sort qu'il était resté à penser dans ce coin perdu de la taverne, oh non.
Cet ancien soldat avait beaucoup réfléchi et était arrivé à une conclusion; il lui fallait acquérir une réputation, une réputation qui le mènerait au pouvoir.

La dernière partie du temps assis à cette table ( une partie, c'est vague mais on n'a que ça quand on n'a plus la notiion élémentaire du temps.), il l'avait passé à peaufiner son pseudo-plan. C'est un client qui lui amena la solution, celui-ci discutait avec ses voisins de table de divers problèmes qui ennuyaient les autorités de la capitale. Les autorités locales offraient une récompense pour la résolution de ces divers problèmes. Quoi de mieux pour se créer une réputation?

Aal se leva doucement de sa chaise, tout aussi doucement, il se dirigea vers la sortie de l'auberge. Ouvrant la porte, Aal fut agressé par un vent froid. Qu'il ne ressentit pas mais qui le fit sourire.

Va vent, souffle aux oreilles, préviens les. Annonce la nouvelle. Qu'ils tremblent. Car la mort est en marche.

[Introduction aux quêtes.]

Retour d'une mission corsée.

Dans la taverne, l'ambiance était toujours morbide. Quoi de plus normal dans une taverne squattée par des morts-vivants, une taverne construite dans la capitale des morts-vivants, une taverne remplie par la puanteur, une taverne qui servait comme repas des rongeurs en putrifaction, une taverne des enfers, tout simplement.
Quand la porte s'ouvrit et qu'une silhouette fit son apparition, aucun des clients présents ne s'en occupa. Les clients ne prirent même pas la peine de tourner la tête, le vent aurait-pu les déranger et la leur faire tourner mais cela faisait longtemps que ces clients étaient clients. Des clients buvards qui n'avaient plus comme hobby que le prix de leurs consommations. Qui plus est, beaucoup de non-morts ne prennaient plus la peine d'analyser les informations qu'ils reçcevaient de leurs sens. Analyser ses sens, c'est bon pour les vivants.
La mort avait pour mauvaise habitude de faire perdre la méfiance et la prudence à ceux qui en étaient victime. A quoi bon faire attention quand on ne peut mourir? Quand plus rien ne nous fait vraiment souffrir, quand toutes les blessures ne sont plus que des caresses de moustique. Les morts-vivants n'avaient pas besoin de l'alcool pour être insensibles,

Le tavernier ne bougea pas plus quand il vit la silhouette s'écrouler devant le bar. Elle se réveillerait, comme ils se réveillaient tous. Aucun repos, jamais.

Cette nuit là, Aal rêva. Comme il ne l'avait plus fait depuis longtemps. Hélas pour lui (ou aubaine?), il ne se rappella de rien au réveil. Si ce n'est de sa mission grâce aux blessures qui se chargèrent de lui rappeller que même mort, les nerfs fonctionnent via la magie. Et donc, la souffrance apparait.

Narrateur Messages : 7 Points Rp : 9 Date d'inscription : 03/11/2009

L'auberge était bruyante cette nuit la. Les uns discutait sur le pourquoi du comment de la nécromancie, d'autres vantaient leurs exploits face à des escadrons humains. Quoiqu'il en soit personne ne se souciait du guerrier qui venait de s'écrouler. Sûrement encore un de ces ivrognes en pleine dépression face à leur nouvel état de morts-vivants. Personne non plus ne remarqua l'entrée d'un homme, enfin non plutôt un mort-vivant, mais qui bizarrement semblait avoir conservé beaucoup de son ancien aspect. Il avait les cheveux longs et gris, des traits étrangement fins, assez squelettiques même. Deux petits points rouges lui servaient d'yeux et une cicatrice en dessous de son oeil droit ajoutait un sombre aspect à cet individu. Le mort portait une lourde armure noire, dans son dos on pouvait voir énorme hache qui intimiderait même un troll.
Il s'avança dans la salle tumultueuse. Il semblait chercher quelque chose, ou plutôt quelqu'un. Il balaya de son regard imposant toute la salle mais ne semblait pas trouver ce qu'il était venu chercher.
Il approcha finalement du comptoir ou se trouvait le tavernier, qui semblait l'avoir reconnu aussitôt. Celui-ci resta planté là, hypnotisé par ce nouvel arrivant. Le mort-vivant déposa une petite bourse sur le comptoir puis se passa la main dans les cheveux.

« Bien le bonjour Dezzan »
« Bonjour ... Sergent Frostwealth ... »
« Sert moi un jus de citrouille que j'épanche ma soif ... »
« B ... Bien »

Dezzan pâlissait à vue d'oeil, le sergent Frostwealth était réputé pour sa grande force, et surtout pour son surnom : Frostwealth le dément. Que pouvait-il bien faire ici ? On ne le voyait que très rarement. Il était plutôt du genre solitaire usuellement. Le tavernier sortit une chope en métal, vieille et rouilleuse. Il saisissa ensuite un grand tonneau par lequel un léger liquide orange sortit et atterrit finalement dans la chope. Frostwealth, le regardait faire, le fixant du regard. Le tavernier lui servit sa commande puis le regarda timidement, comme s'il avait peur de se faire foudroyer rien qu'en croisant son regard.

« Et ... Hem ... Qu'est ce qui vous amène ici ? »
« Ca ne te regarde pas que je sache. », rétorqua t-il directement.
« Très bien très bien, mais je ne veux pas de bagarre s'il vous plaît, je n'ai toujours pas réparé les tables et les chaises que vous avez envoyées valser à l'autre bout de la salle lors de votre dernière ... visite. »

Frostwealth, ne daigna pas répondre, quelque chose d'autre venait d'attirer son attention, une silhouette sombre qui se trouvait à quelques pas de la, allongée, on aurait pu croire à un mort. Le sergent esquissa un sourire. Il s'empara de son jus de citrouille et le renversa sur la tête du mort.

« Réveillez vous Aal ! Je vous cherchais. »

L'avantage de l'évanouissement est clairement de ne plus rien ressentir. Un noir, le néant, bien qu'effrayant pour la plupart des vivants, ce néant était rassurant pour Aal. Quoi de mieux que le calme total? Un état de plénitude par le néant!

Hélas pour Aal, il fut réveillé brutalement. Son petit monde néantesque se dissolva sous l'effet d'un liquide à l'odeur de citrouille. Cela ne l'aurait pas perturbé si cela n'avait fait que ça. Après tout, qui dit réveil, dit réveil de tout les membres et dit donc, le réveil des nerfs. La douleur apparut rapidement, fulgurante comme l'éclair, le mort ne put la contrôler de suite. Son corps se tordit dans tout les corps pendant quelques secondes après quoi, il reprit les rênes.
L'incident passé et ses esprits récupérés, Aal se mit seulement à se poser la question du quoi ou plutôt du qui l'avait réveillé. Cela ne pouvait être qu'un abruti... Le jus de citrouille était la pire des boissons du royaume...

Finalement, le guerrier leva les yeux et regarda longuement l'homme (mort) qui l'enjambait... Habillé d'une cuirasse noire à l'air bien plus que solide et d'une hache qui de par ses entailles, ne pouvait qu'avoir vécu beaucoup de batailles, l'enjambeur semblait être un vétéran. Aal ne prit même pas la peine de se relever, il n'avait de respect que pour lui.
" Qui es-tu pour m'empêcher de...me reposer? "
Regardant encore plus intensément le mort, il remarqua que celui-ci n'était pas très décomposé. Fait plutôt rare de par l'endroit.

" Etonnant... D'habitude, il n'y a que des vers gluants et hideux dans les boites métalliques..." dit-il avec un sourire narquois.